Cool

Le bop tout à coup, semblant s'essouffler, les Blancs vont occuper l’avant-scène, imposant une musique plus détendue : c’est le style cool, dont la session enregistrée en 1949, par l’orchestre du trompettiste noir Miles Davis constitue l’acte de naissance. On rattache au cool l’école du pianiste blanc Lennie Tristano et la West Coast, jazzmen blancs qui se distinguent par leur parfaite technique et leur goût d’une musique élaborée.

 

Le cool utilise les apports du bop tout en faisant disparaître ses plus significatives aspérités. Il cultive une sonorité gracieuse, légèrement détimbrée, et répudie tout expressionnisme. Il se plaît, enfin aux recherches d’écriture, débouchant sur des réussites d’une subtile qualité poétique et élégante.

 

Miles Davis, un des seuls Noirs du mouvement, en est le meilleur trompettiste (Move), avec le Blanc Chet Baker (My Funny Valentine). Le saxo ténor est dominé par trois musiciens fortement inspirés de Lester Young : Stan Getz (Early Autumn) Zoot Sims (Zootcase) et Al Cohn (Wee Dot).

 

                  Miles Davis

 

Au saxo alto s’affirme le jeu fluide et très réfléchi de Lee Konitz (Lover Man) tandis que le saxo baryton Gerry Mulligan s’impose comme un arrangeur de premier plan (Jeru).

 

 

La période cool, enfin, marque l’apogée de deux grands orchestres celui de Woody Herman, dont l’esthétique avec plus de transparence s’apparente à celle de Basie (Four Brothers) et celui de Stan Kenton, aux recherches ambitieuses (Young Blond). On peut citer également l’orchestre du trompettiste Shorty Rogers.